Omar Gatlalo signifie littéralement “Omar, elle l’a tué“. Elle, c’est-à-dire la Rejla, le machisme. Dès les premiers plans, le ton est donné. “Je m’appelle Omar Gatlalo, ce qui signifie que la Rejla me possède.”
Employé au service des fraudes, Omar et ses copains ont une passion, la musique populaire algéroise. Elle comble le vide laissé béant par la femme de leur univers. Ces amis, Oscar nous les présente : “Dahmane Beefteack, quatre vingt dix kilos. Grand lecteur de journaux, il lit même des livres, surtout Mickey. Hamid-à-l’affut-d’une rencontre, il téléphone cinquante fois par jour et collectionne les amis. Ali-coco-mani, il arrondit ses fins de mois en s’occupant de la sono dans les mariages. Il aurait dû être ingénieur. “C’est un bon bricoleur“. Ce groupe d’adolescents n’a pas d’aspiration précises. Il se définit par rapport au modèle social et culturel dominant. S’ils ne formulent pas de désirs, ils ne se reconnaissent pas non plus dans les valeurs hétérogènes que la société leur propose, pas plus que dans une culturel hétéroclite, qui elle, le film le montre, est marginale.