Samba Félix Ndiaye est un cinéaste documentariste né en 1945 à Dakar au Sénégal, qui a réalisé environ 25 films dans sa carrière, laquelle débuta au milieu des années 1970. Après une formation en droit et en sciences économiques à l’Université de Dakar, il se rend en France et obtient une maîtrise de cinéma à l’université de Paris VIII. Puis il poursuit ses études à l’Institut Louis Lumière (Paris) en direction de la photo et du montage. Il suit en parallèle des études en ethnopsychiatrie à l’École des hautes études. Il exerce les postes de réalisateur, scénariste et monteur.
Le « père du documentaire africain »
En 1978, Samba Felix Ndiaye réalise Geti Tey (qui signifie « prendre la mer aujourd’hui ») qui témoigne des difficultés auxquelles sont confrontés les pêcheurs artisanaux de Kayar, Hann ou Soumbédioune dont l’activité est mise en péril par l’essor de la pêche industrielle incarnée par des bateaux-usines venus de l’étranger qui menacent aussi la faune et la flore marines. Plus tard, en 1994, il réalise son premier long métrage Ngor, l’esprit des lieux qui évoque, quant à lui, l’emprise des urbanistes, qui peu à peu déstructurent les quartiers traditionnels de la ville de Ngor située en périphérie de Dakar. Samba Felix Ndiaye s’attache à filmer le Sénégal avec beaucoup de sensibilité. La plupart de ses films mettent en scène, avec peu de mots, la vie quotidienne de gens ordinaires. Son cinéma ne vise pas à donner des leçons mais à faire réfléchir. Il reconnaît ne vouloir filmer que les gens qu’il aime, ceux qui l’entourent. Cependant, ses œuvres des années 2000 abordent plus volontiers des thèmes plus directement polémiques ou politiques. Le documentaire se révèle être pour lui comme un véritable outil pour livrer sa vision du monde et sa réflexion sur l’Afrique de son temps. Il manifeste un grand intérêt pour la culture populaire, pour les traditions, et toujours la plus totale indépendance d’esprit, une curiosité et une soif absolue de comprendre. De manière générale on peut relever dans son oeuvre une volonté de dénonciation de tout ce qui tend à aller à l’encontre d’une certaine forme d’authenticité naturelle et traditionnelle. Et c’est dans cette dynamique que s’inscrit également Trésors des poubelles. Soucieux de transmettre à la jeune génération, Samba Felix Ndiaye participe à de nombreux ateliers d’écriture documentaire en Afrique, notamment au Maroc et au Sénégal. Considéré pour beaucoup comme le « père du documentaire africain », il est en effet une figure de référence pour de nombreux documentaristes contemporains tels que Dieudo Hamadi ou Rosine Mbakam. Suite à une maladie grave, il décède en novembre 2009 à Dakar, à l’âge de 64 ans.