Festival 3 Continents
Compétition internationale
47th edition
NOV. 21>29, 2025, Nantes France

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Arabic directors from Middle East

En choisissant douze pays arabes du Moyen-Orient d’Asie, ayant la même culture de base modelée par la langue et l’Islam, pouvions nous espérer une unité dans un art qui reflète la modernité et l’évolution différente de ces pays, d’autant plus, que nous avons privilégié les cinéastes-auteurs qui introduisent dans les films leurs préoccupations et leur sensibilité personnelles ?

Seule une lecture historique permet parfois de rapprocher ce que l’espace sépare. Bien sûr, pour les longs métrages de fiction qui ici nous intéressent, cette lecture qui commence en 1931 pour finir à nos jours, ne concerne que six pays sur douze. Les vingt-quatre films que nous avons sélectionnés témoignent donc, à un instant donné, des préoccupations culturelles, esthétiques et idéologiques de chacun des auteurs, inscrites dans celles de leur pays. Que pouvons-nous constater ? par exemple qu’un même mouvement de création de cinéma d’auteur a traversé au début des années soixante-dix tous les pays du Moyen-Orient produisant des films, sauf paradoxalement le Liban. La conjonction d’une politique gouvernementale de production et la naissance de cinéastes – influencés indirectement par les nouvelles vagues qui déferlaient sur le monde entier dans les années soixante – a abouti à des créations originales, celles-ci restent encore parmi les plus intéressantes, en Syrie, en Irak et au Koweit. Curieusement au Liban, pourtant traditionnellement tourné vers l’Europe, particulièrement vers la France, la Nouvelle Vague n’a pas su à cette époque renouveler les premiers cinéastes inspirés des années cinquante. Conjoncture culturelle, idéologique et politique, il aura fallu les années de guerre pour que l’énergie de la lutte se transfère dans la création cinématographique, comme d’ailleurs en Palestine (contrairement à l’Irak où la guerre et la situation politique ont sclérosé la création et mis fin à celle-ci).

Aujourd’hui, avec la fin de la guerre et une liberté de pensée retrouvée, cette énergie se poursuit avec l’apparition de jeunes auteurs et la naissance à Beyrouth de quatre écoles de cinéma. On peut espérer des lendemains qui chantent pour la création cinématographique au Liban, mais aussi dans toute la région, tant l’intérêt pour le cinéma y est grand. Il en est ainsi dans la péninsule arabique où des réalisateurs de télévision écrivent des histoires et rêvent de faire des films pour le cinéma, pourvu qu’un support de production vienne appuyer leur projet. Cinéma d’hier ici, cinéma d’aujourd’hui là, cinéma de demain, ici, là et ailleurs, le Moyen-Orient reste en mouvement.

Philippe Jalladeau

 

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