Au premier abord, et à l’image de son titre, Honey Pupu semble
n’avoir ni queue ni tête. Des personnages dissimulés derrière des
pseudonymes (Dog, Assassin, Cola, Money – alias Cheesebaby-,
Vicky) communiquant par le biais d’un étrange réseau social sur des
phénomènes de disparition (allant de celle d’un petit ami à l’extinction
imminente des abeilles), une esthétique qui embarque dans un flux
recomposé toute l’imagerie contemporaine (clip, publicité, téléphone
portable…), un futur high-tech plus tout à fait virtuel et une collection
de marques du passé dont le dépérissement semble inexorable… Ce
tout-en-un est contrebalancé par une surprenante bande-originale où
des enregistrements microsillon de Grieg, Bach, Saint-Saens, Mozart
et Beethoven dialoguent à distance avec un beat bien calibré. Honey
Pupu, le film taïwanais le plus inattendu de ces dernières années,
brouille les repères pour mieux saisir l’étoffe du temps présent, et
oppose à un sentiment d’errance et de dislocation linguistique et
culturelle, le possible d’un poème urbain, stylisé et lucide : le chant
d’une génération qui dansait, il y a peu, devant la caméra de Hou Hsiao
hsien, un millenium mambo. JB
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Honey PuPu
(Xiao Shi Da Kan)
de CHENG Hung-I
- Japon
- 2011
- Fiction
- Couleur
- 102′
- Mandarin
- 35 mm
- Titre français
Honey PuPu - Titre original
Xiao Shi Da Kan - Scénario
Chun-Wei Kang - Photo
Fisher Yu - Montage
Chen Hung-I, Yua-Xing Liu, Jing Lin - Son
Duu-Chih Tut - Interprétation
Sheng-Yi Chiu, Chen-Shi Lin, Po-Sheng Lin, Ta-Chi Lee, Hsin-Ying Hsieh, Pei-Yu Tseng