Quels mécanismes d’autorité révèlent les récits et les traces de l’Histoire, à quel point conservent-ils la marque des dominants ? La question, ou ces questions – le multiple s’impose comme le suggère le travail de Filipa César –, semblent circuler parmi ces trois films reliés à la présence portugaise en Guinée-Bissau, engageant un processus de réflexion sous-tendu par une proximité avec les libres associations et reconstructions de Chris Marker sur le passé. Dans A Embaixada, filmé en un seul et unique plan fixe, un album de photographies coloniales des décennies 40 et 50 est feuilleté et commenté par Armando Lona, un archiviste guinéen d’aujourd’hui. Qu’y voit-il ? Qu’y voyons-nous ? Reprise dans différents contextes dont celui des films Sans Soleil de Chris Marker et Mortu Nega de Flora Gomes, Cacheu met en perspective l’image de quatre statues coloniales de Fort Cacheu construit en 1588 pour faciliter aux Portugais le commerce des esclaves depuis la Guinée. L’accumulation de différents niveaux de lectures d’une même représentation trouve ici une nouvelle déclinaison. Sol miné prolonge ce geste, relève à la fois du film-
essai et de la performance, vient prendre au pied de la lettre l’idée du chantier de fouille avec comme point de départ une définition du sol comme « corps naturel, indépendant et historique » par Amílcar Cabral, le leader du mouvement des indépendances africaines qui, ce n’est point un hasard, avait reçu une formation d’ingénieur-agronome. AR
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A Embaixada
(A Embaixada)
de Filipa CÉSAR
- Portugal
- 2011
- Couleur
- 27′
- Portugais
- Titre français
A Embaixada - Titre original
A Embaixada - Titre international
The Embassy - Scénario
Filipa CÉSAR, Armando LONA - Photo
Filipa CÉSAR - Montage
Filipa CÉSAR - Son
Nuno DA LUZ - Interprétation
Armando LONA - Production
Calouste Gulbenkian Foundation, Haus der Kulturen der Welt - Producteur délégué
Filipa CÉSAR - Ventes internationales
La Fabrique Phantom, Lou JOMARON : lou.jomaron@lafabrique-phantom.org