Avec Batch’81, Mike De Leon monte d’un cran dans la virulence. Il filme l’initiation de recrues au sein d’une fraternité estudiantine « d’élite » réservée aux fils des dirigeants du pays. Un chemin pavé de sadisme, d’humiliations, de mise en scène obscènes (de l’expérience de Milgram aux cabarets nazis) et d’un bain de sang pour finir. Sous la tutelle de deux films-monstres, Salò et Orange Mécanique, le cinéaste détaille avec rage l’organisation de cette petite fabrique de l’inhumanité, tirant le fil tendu entre l’appétit de camaraderie virile et le fascisme groupusculaire. Plus terrible encore, il fixe l’état d’une société où la volonté de puissance d’une caste rend désirable le renoncement à toute dignité. AR
Copie restaurée