Ce film ou plutôt la seule bobine sauvée de ce film de sabre de 1926, est comme la scène ultime, hallucinée, d’un drame shakespearien. Un samouraï se retrouve seul à se battre face à cent autres. Les douze minutes du film sont époustouflantes par leur cadrage, leur rythme, la modernité et la tension du montage. L’alternance des plans larges et brusquement serrés sur le visage du samouraï (servi par le comédien Denjirô Okochi d’une grande mobilité expressive) ajoute à la tension théâtrale de la mise en scène. Chôkon ressemble à un ballet tragique et surréel, un rituel chancelant sous l’immobilité des arbres, une chorégraphie enivrée, comme un râle entendu dans le bleu de la nuit, une danse de mort, enfin une danse des sabres.
Chôkon
(Chôkon)
de Daisuke ITÔ
- Japon
- 1926
- Fiction
- Noir & Blanc
- 12′
- Muet
- 35 mm
- Titre français
Chôkon - Titre original
Chôkon - Scénario
Daisuke Itô - Adaptation
d’après une roman de Fubo Hayashi - Photo
Watarai - Interprétation
Denjiro Okoshi, Kiyozo, Kuntaro Sawamura, Reisaburo Yamamoto, Minoru Takase - Ventes internationales
Nikkatsu - Support de projection
DCP