Renate Costa est de retour à Asunción, cette capitale qui « tourne le dos au fleuve ». Ces retrouvailles, comme les premiers plans nocturnes du film, auront une coloration mélancolique. Par étapes, la réalisatrice renoue avec quelques repères familiers jusqu’à investir elle-même le cadre, puis, progressivement, s’insinue parmi les zones d’ombre d’une histoire plus intérieure. L’itinéraire qu’elle suit double vite le voyage intime d’une dimension plus politique. Rodolfo Costa avait décidé de ne pas devenir forgeron, comme son père, et ses frères mais danseur. Rodolfo, l’oncle décédé et mal connu de Renate, celui qu’on reléguait au fond de l’image dans les films de famille. Dans les années 80, sous la dictature d’Alfredo Stroessner, comme 108 autres homosexuels, il est placé sur une liste, arrêté, humilié et torturé. C’est en cherchant la vie de cet homme derrière le discours de son propre père, parmi ses amis, des travestis, des prostitués, des homosexuels, que le film libère d’autres récits maintenus sous chape par la dictature et la morale dominante d’une société. Et comme aucun film ne sort jamais vraiment victorieux de sa confrontation avec l’Histoire, Cuchillo de Palo témoigne inséparablement d’un dialogue impénétrable entre un père et sa fille. JB
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108 – Cuchillo de palo
(Cuchillo de palo)
- Titre français
108 – Cuchillo de palo - Titre original
Cuchillo de palo - Titre international
108 - Cuchillo de palo - Scénario
Renate Costa - Photo
Carlos Vásquez - Montage
Núria Esquerra, Carlos García - Son
Amanda Villavieja - Musique
L’Allegro de « La catedral » par Agustín Barrios - Interprétation
Renate Costa - Production
Estudi Playtime (Espagne) - Producteur délégué
Marta Andreu, Susana Benito - Distribution
Urban Distribution, Frédéric Corvez : frederic@urbangroup.biz