Disha raconte une histoire sans fin, celle de l’exode rural et du mirage des grandes villes, des espoirs et des désillusions, à travers les destins de paysans partis chercher à Bombay une vie meilleure. Sai Paranjpye, l’une des premières réalisatrices indiennes à obtenir la consécration (avec Sparsh en 1980) a longtemps porté ce sujet douloureux, qu’elle traite avec réalisme mais sans misérabilisme, en restant au plus près des désirs de ses personnages. Le film, par ses allers-retours entre ville et campagne, parvient à rendre sensible la matérialité revêche à laquelle se heurtent les aspirants au bonheur : la terre sèche, les usines assourdissantes, les dortoirs où l’on s’entasse, un puits creusé obstinément jusqu’à, peut-être, y voir jaillir une eau inespérée. AR
Inédit en France