Rabih Mroué (né à Beyrouth en 1967) est internationalement connu pour ses créations théâtrales en tant qu’auteur, metteur en scène, acteur et performeur. Au début des années 90, il entreprend parallèlement des réalisations vidéos, médium qui offre un prolongement à ses réflexions sur la forme comme nécessité d’en découdre avec l’état de gel mémoriel du Liban au sortir d’une guerre civile qui ne cesse de travailler silencieusement le champ social et le corps politique. Comment les représentations théâtrales, picturales, cinématographiques, nous engagent-elles dansune permanente relance du travail d’un récit de l’Histoire tel qu’elle agit en chacun de nous et entre nous ?
En 1978, mon frère Manuel qui venait de rentrer de Cuba a écrit les paroles d’une chanson et les a superposées à un air russe. Nous l’avons chantée et rechantée jusqu’à l’avoir retenue par cœur, puis nous l’avons enregistrée sur une cassette audio et envoyée à mon frère Abou Salam qui vivait à cette époque en URSS. Cela aurait pu être le début d’un conte