Fad’jal (Grand-père, raconte nous)
(Fad'jal)

Fad’jal est une autre lettre paysanne, la topographie est la même, le travail et les jours sont la chair du film. Mais Safi Faye ajoute des strates à son tableau villageois. La couleur creuse les visages, les ombres et les événements. Le récit fait retour aux origines mythologiques de la fondation du village, qui heurte l’actualité des décisions technocratiques affectant la vie des paysans. Et surtout l’hétérogénéité de l’écriture documentaire laisse l’impression contrastée d’une caméra qui se tient en ces lieux comme un personnage parmi d’autres, à l’image de la stupéfiante scène d’accouchement, mais qui détient aussi une puissance d’invocation créatrice, magique. AR