Five fut dédié par Abbas Kiarostami à Yasujiro Ozu. Les longs plans, cinq au total, qui le composent sont-ils pour autant une invitation à la méditation, un trait d’union qui rapprocherait le contemplatif cinéaste iranien du zen japonais ? Le film pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses et c’est peut-être de cette mise en tension passive-active du monde par le cinéma et de l’expérience qu’en fait le spectateur dont le film nous parle. Le réel comme énigme, le cinéma le vérifiant, donnant à toute image une force relative. À la suite de Le Goût de la cerise (la scène finale est la première tournée par le cinéaste avec une petite caméra DV) et plus encore de Ten, Kiarostami amplifie avec Five le détournement du cinéma qu’il opère par la vidéo, inventant un endroit (on ne sait pas où se déroule le film) où le cinéaste, le poète et le peintre qu’il était aussi sont autrement rassemblés et visibles. JB
Five
(Panj)
- Iran
- 2003
- Documentaire
- Couleur
- 74′
- Persan
- Titre français
Five - Titre original
Panj - Titre international
Five - Distribution
Diaphana