Dans un village de l’Entre Rios, dans le nord de l’Argentine, une mère et ses deux enfants adolescents, Miguel et Brenda, se préparent à laisser derrière eux l’exploitation familiale, un élevage de poulets décimé par un étrange virus. Cet indicent semble provoquer le trouble à l’intérieur de chaque personnage au fur et à mesure que le film dévoile la communauté qu’ils sont poussés à quitter – celle des Volga-Deutsche, Allemands immigrés en Argentine il y a plus de cent ans. Premier long métrage mélancolique de Maximiliano Schonfeld, Germania, développé dans le cadre de l’Atelier Produire au sud du F3C, distend l’idée de « point de vue » au cinéma. Le superbe travail à l’image de Soledad Rodriguez comme le détail de la bande-son précisent une intimité familiale qui se dissipe devant nos yeux étrangers (on songe à Lumière silencieuse du Mexicain Carlos Reygadas). Germania, premiers pas d’un jeune réalisateur prometteur, s’avance vers nous comme pour prendre congé de ce dont il témoigne. CG