Habeas Corpus
(Habeas Corpus)

Le contexte hors-champ du film est la première visite du Pape Jean-Paul II en Argentine durant la dernière dictature civile et militaire. On n’y voit pas le pontife, mais on l’entend. La radio allumée du gardien d’un centre clandestin de détention retransmet les différents offices que le plus haut représentant de Dieu sur Terre destine à ses fidèles ; parmi les assistants figurent les plus hautes autorités militaires. La parole de la foi tranche avec les images de la cellule de l’horreur. Dans un cachot se trouve un homme nu, dont on devine le sort assez analogue au supplice infligé au Fils de Dieu bien des siècles auparavant. Manifestement influencé par Un chant d’amour de Genet, ici aussi le tortionnaire s’excite de façon indirecte et perverse avec le détenu. RK