Charu, jeune diplômée d’une province du Nord, vit en colocation à Mumbai, où elle espère faire carrière dans le marketing. Quand un ouvrier, venu repeindre le salon, s’effondre sous ses yeux, elle doit prendre en charge la suite des événements malgré elle et l’absence de papiers d’identité du peintre. Du balcon chic de Link Road à un bidonville lointain, la caméra mobile d’I.D. la suit dans une quête qui mettra en miroir son propre statut de migrante et celui, perdu dans la foule des autres travailleurs au noir, d’un sans-papiers ignoré de tous. Tourné dans des conditions quasi-documentaires, son trajet n’est pas sans évoquer le style du philippin Brillante Mendoza, dont John John soulignait le contraste entre les bas-fonds de Manille et ses hôtels internationaux. Sans empathie ni ironie, Kamal K.M se concentre sur l’acharnement croissant de Charu à identifier l’absent – sursaut humain sans doute mais aussi nécessité commandée d’aller voir ailleurs si elle y est. CG