Quelle est la substance de Jet Lag ? Se trouve-t-elle dans les allers-retours géographiques et temporels qui mènent la réalisatrice d’un voyage retour en Chine en pleine pandémie au souvenir d’un voyage plus ancien au Myanmar, avec sa famille – et incidemment, d’avion en ballon ? Dans l’évocation des rapports familiaux, sur les traces d’un arrière-grand-père disparu et d’une grand-mère dont elle craint la disparition, ou amoureux, avec cette petite amie au corps tantôt proche, tantôt lointain ? Dans la texture d’un noir et blanc et la multitude des supports vidéo qui capturent mille éclats de beauté ordinaire, parfois sublimes comme lors de captivantes scènes d’intimité ? Dans la mémoire évaporée ou l’actualité d’une révolution politique ? Journal filmé aux incessants déplacements, constamment décentré, Jet Lag n’en tisse pas moins une forme où s’organisent, non sans mystère, les vibrations du monde. FM
Première française
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