Cet hiver aussi saisonnier soit-il par son inscription concrète dans le paysage semble interminable à ceux qui le vivent, une génération après l’autre dans cette région du monde, le Cachemire. Une façon de dire le non-champ dans lequel se trouve une population prise en otage des tensions entre l’Inde, le Pakistan et la Chine. Pas de dégel ici, seulement l’inextricable réalité de vies qui s’écrivent dans un contexte de violences arbitraires qui ronge avec l‘exactitude insensible du froid jusqu’à l’intime. Le précédent film d’Aamir Bashir s’intitulait Automne, façon peut-être de conjurer l’approche inexorable d’un hiver aujourd’hui devenu film. Mais que dire ? Dans cet Hiver intérieur, il y a un glissement d’échelle qui traduit, depuis l’acharnement vital de Nargis à retrouver son mari, la nécessité du cinéaste à donner un visage à cette réalité, la difficulté aussi à trouver les mots qui pourraient servir d’onguent. JB
Première européenne