La Mémoire
(Hadduta Misriya)

Le cinéaste Yehia tourne la séquence finale de son dernier film quand un infarctus le terrasse. Il doit se rendre à Londres pour y subir une opération à cœur ouvert. Les artères sont obstruées, il faut enlever un caillot de sang. La veille de l’opération, il noue une amitié éphémère mais réconfortante avec un chauffeur de taxi. Avec l’opération, commencent les flash-back au cours d’une espèce de procès  » intra-artériel  » où l’enfant qu’il a été lui reproche d’avoir trahi ses idéaux de jeunesse. Son enfance, son adolescence, sa vie professionnelle et affective se déroulent sous nos yeux. Il part à Hollywood. Puis c’est le Festival de Cannes 1944 : le cinéaste y présente Le Fils du Nil (1951), qui ne recueille qu’un entrefilet dans les journaux. Puis nous voyons le tournage de Gare centrale (1957) pour lequel il espère – en vain – un prix au Festival de Berlin. Nous faisons un bond en avant. Sa fille, contestataire, se retrouve en prison. Le metteur en scène a des difficultés avec la censure pour Le Moineau  (1973). A la fin du procès, l’enfant est condamné et on l’aspire du coeur de Yehia. Ce dernier se rétablit peu à peu.