Tomás, jeune Noir de Colombie, a quitté un territoire hostile pour un autre quand il est parti de son village secoué par la guerre. Lorsque son cadet Jairo disparaît et qu’il part à sa recherche, le quartier de Bogota qu’il habite, La Playa D.C., apparaît comme un réseau à la fois balisé et mutant. Hostile, la capitale l’est moins par son échelle que parce qu’elle est en majorité blanche. Ce n’est pas un hasard si c’est via son intérêt pour un type de coiffure afro – de véritables calligraphies à la tondeuse héritées de la période de l’esclavage – que Tomás se fraie un chemin. Marqué par sa pratique de directeur de la photographie sur des films documentaires et peut-être par la « méthode Dardenne » (caméra portée suivant pas à pas le protagoniste), Juan Andrés Arango suggère des correspondances entre les dédales de l’incroyable centre commercial où Tomás travaille (Galaxcentro 18, « ressuscité » pour les besoins de la fiction) et une tradition capillaire proche la cartographie. CG