Le carton initial sur lequel est écrit « Ituzaingó 1994 » est bien plus qu’un marqueur spatio-temporel pour le film. C’est l’invention d’un territoire cinématographique symbolique qui perdurera dans toute l’œuvre de Perrone. Les rues, les maisons, les places, le vidéoclub et le kiosque à journaux sont les lieux que traversent les jeunes gens, dans ce portrait du quartier. Ce sont des créatures emprisonnées dans un présent continu, sans projet de vie. L’impuissance sociale et politique des protagonistes est aussi évidente que le profond sentiment d’amitié qui les protège. Cinéaste et enquêteur, Perrone a dû d’abord mesurer et tracer les limites d’Ituzaingó pour savoir comment la filmer dans les années à venir. RK
Première française