Pourquoi l’émancipation des uns devrait-elle se payer par la soumission des autres ?
C’est en regardant Amy, petite bonne de Dakar venue des campagnes sénégalaises, que Khady Sylla formule cette réflexion puissante et habitée, se répercutant autant dans le présent du film que dans une Histoire africaine plus élargie. Le film donne à ces bonnes, soumises à la violence morale de leurs employeurs, et bien souvent illettrées, une parole qui ne leur est habituellement jamais donnée. La muette du titre, c’est Amy, mais c’est aussi l’image elle-même, l’image muette que seule la voix – celle de Khady Sylla, qui parle, distribue la parole, construit son monologue pluriel – peut réveiller.
M.M.