Un ingénieur tokyoïte venu sur une île reculée pour relancer une raffinerie de sucre sombre dans un bouillon d’atavismes, de superstitions et de tabous. Imamura revisite le thème si rebattu du choc entre tradition et modernité, et semble renvoyer dos à dos, dans un geste anarchiste et désespéré, l’archaïsme et l’industrialisation à marche forcée. Sous ce soleil fou, psychédélique, la question n’en reste pas moins brûlante : qu’a fait le Japon de lui-même ? Imamura paya cher son audace, puisque l’échec commercial du film le précipita hors de la Nikkatsu. Le titre, sublime, est à la hauteur de cette épopée dont la restauration rend justice à la somptueuse palette de couleurs. AR
Copie restaurée