Les Bonnes Manières
(As Boas Maneiras)

Il était une fois, une femme modeste vivant dans la périphérie de São Paulo et venant tenter sa chance à un entretien d’embauche dans les beaux quartiers pour y être nourrice (et peut-être plus). Le CV de Clara, nom contrastant avec le teint de sa peau mais égal à son caractère, ne semblait pas le plus indiqué pour le poste. Mais une attraction ambiguë avec Ana, enceinte, lui ouvre la porte de son luxueux appartement. La rencontre entre ces deux femmes solitaires d’origines sociales éloignées (interprétées par le remarquable duo Isabél Zuaa et Marjorie Estiano) débouche sur un conte de fées (ou d’horreur ?) puisé dans le folklore brésilien aussi bien que chez Disney ou du côté du Rosemary’s Baby de Polanski. Admirablement servi par la photographie de Rui Poças, le second long-métrage de Marco Dutra et Juliana Rojas est surtout une folle et inconditionnelle histoire d’amour maternel, de celle qui défie les normes et la raison. De quels monstres parle-t-on ? AR