Les Moissonneurs
(Les Moissonneurs)

Dans une Afrique post-apartheid, une communauté blanche de fermiers isolée dans l’enclave biblique du Free State s’acharne à faire vivre les valeurs d’un monde indifférent aux changements comme à toute prise au temps. L’arrivée soudaine dans la famille de Janno d’un jeune délinquant, Pieter, que la mère se donne pour mission sainte d’intégrer à sa famille comme un nouveau membre à égalité de ses autres enfants, bouleverse le quotidien de l’adolescent. Pieter, qu’on lui impose comme un frère d’adoption, devient bien autre chose pour lui. Principalement parlé en afrikaans, ce premier long métrage d’Etienne Kallos vient à la suite d’autres films sud-africains récents, interroger les tropes maladives, toxiques d’une masculinité âprement normée dans cette société. Comme dans Skonheid de Oliver Hermanus ou Les Initiés de John Trengrove, il faut se plier à la norme sous peine de perdre sa place dans un monde qui n’offre dans le cas de Les Moissonneurs aucune perspective. JB