Le clin d’œil des Rites de mai à Blow up d’Antonioni ne veut pas dire que le film emprunte le chemin d’un hommage appliqué (ni même appuyé). Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, Mike De Leon fait plutôt preuve d’une inspiration personnelle et multiple, presque syncrétique, où se mêlent lisières fantastiques, rites énigmatiques, occultisme ou statuaire religieuse, mais aussi proximité immédiate de jeunes héros tourmentés par un passé qui « ne passe pas », avec un sens aigu de l’espace, de la lumière et du suspense. Le film se tient superbement sur la frontière entre les mondes. Il révéla l’actrice Charo Santos, véritable apparition sertie dans un jeu séduisant de clairs-obscurs (« Itim » signifie « noir » en tagalog). FM
Copie restaurée