Mai Morire
(Mai Morire)

Une femme d’âge mûr revient dans la campagne où vit sa famille. « Ici, le temps passe différemment », remarque-t-elle. Mai morire tient ensemble la vie et la mort. L’héroïne, venue parce que sa mère se meurt, prépare aussi la fête de son centenaire. C’est au cours de repérages effectués pour Parque via, son premier long métrage primé au Festival des 3 Continents, qu’Enrique Rivero a rencontré Chayo. Elle lui a raconté son retour à Xochimilco, ville de canaux qu’il décrit comme « ce que Mexico fut à l’époque pré-colombienne ». Dès les premiers plans, la beauté des visages et des paysages contient un mystère que prémonitions, rêves et contes viendront éclairer de biais, en de furtives séquences. La majesté du portrait ne cherche pas à transcender la trivialité du quotidien : dessert industriel gélatineux, chaussures achetées en ville, barrette… De la même façon que la culture populaire autochtone absorbe ces objets manufacturés, le récit intègre un onirisme constitutif du rapport au monde de l’aïeule. Seul legs de cette femme de peu, sera-t-il perpétué par les générations suivantes ? CG