Le film de Gerardo Naranjo pourrait donner le sentiment d’exploiter, sur
le mode spectaculaire du film d’action, l’âpre réalité des affrontements
entre narco-traficants, militaires et policiers au Nord-Ouest du Mexique.
Mais Laura Guerreiro n’est pas un nom de guerre, juste celui d’une jeune
femme des classes populaires de Baja California qui caresse timidement
le rêve d’être élue Miss de cet Etat. À une lettre près donc, il deviendra
réalité. Mais cette petite différence recouvre des proportions énormes.
Entre la première et la formidable dernière scène du film, le scénario
n’épargne aucune péripétie à un personnage qui en est l’otage avant
d’en devenir, malgré elle, l’héroïne. Naranjo se soucie ici moins du
vraisemblable que du déchaînement à la limite de la lisibilité d’un réel
insensé où tout est continuelle désorientation. Dans une scène où Laura,
perdue dans une nuit trop profonde pour elle, est rendue à la liberté par
son ravisseur/protecteur, Lino, le chef de gang, elle se ravise en faisant
demi-tour pour s’offrir à lui. Si ce chaos où plus rien ne distingue le bien
du mal, le jour de la nuit, les policiers des narcos, ne ménage plus aucun
refuge à ceux qui le traversent, le film parvient, lui, à nous le faire penser
plutôt qu’à le subir. Une manière de bien s’en sortir que Laura, devenue
Miss Bala, ne pourra que saluer. JB
Miss Bala
(Miss Bala)
- Mexique
- 2011
- Fiction
- Couleur
- 113′
- Espagnol
- 35 mm
- Titre français
Miss Bala - Titre original
Miss Bala - Scénario
Gerardo Naranjo, Mauricio Katz - Photo
Mátyás Erdély - Montage
Gerardo Naranjo - Musique
Emilio Kauderer - Interprétation
Stephanie Sigman, Juan Carlos Galvan, Noé Hernandez - Production
Pablo Cruz - Producteur exécutif
Geminiano Pineda, Gael García Bernal, Diego Luna - Ventes internationales
Fox International Productions : schreger@fox.com - Distribution
emmelie@advitamdistribution.com - Ratio
2:35 (scope)