No caminho das estrelas
(No caminho das estrelas)

Figure tutélaire de l’art contemporain angolais, le parcours artistique d’António Ole a aussi un important volet cinématographique. Il participa avec Ruy Duarte de Carvalho à ce mouvement qualifié de “cinématographie de l’urgence” dans la période post-74 en Angola. La situation est analogue au cas mozambicain où le cinéma est mis au service de l’Etat et du renouveau national mais les cinéastes émergents n’en négligent pas pour autant leur ambition à faire œuvre. Avec le Carnaval da Vitória, Ole ose “mordre la réalité émotionnelle” du peuple comme l’ambitionnait de son côté Ruy Guerra. Il ouvre les pores de la pellicule à la vitalité des formes et des couleurs d’un premier carnaval indépendant. No Caminho das Estrelas est également un film de ce premier âge du cinéma angolais et une réponse à chaud à la mort de Agostinho Neto, en 1979. Homme de poésie, et leader du MPLA durant la guerre civile qui s’engage après l’indépendance du pays, l’itinéraire retracé par le film de la vie du premier président angolais prend corps dans sa liaison à d’autres figures intellectuelles essentielles d’Angola : António Jacinto, Arnaldo Santoes, Luandino Vieira et David Mestre. Indissociant poésie et politique, lutte et culture, terre et peuple, c’est au fond cet esprit de cohésion, collectif et structurant qui nourrit de manière différente le mouvement interne de deux films. A.R.