Nocturnes
(Nocturnes)

Le regard posé sur le monde par la jeune scientifique de Nocturnes et celui des cinéastes qui l’accompagnent dans son exploration, se rejoignent à l’endroit d’une même patience, d’une même rigueur, d’un même sens de l’émerveillement surtout. Au cœur des denses forêts de l’Est de l’Himalaya, elle étudie les papillons de nuit en tendant de grandes toiles illuminées où viennent se poser les insectes de toutes tailles, couleurs et formes. Avec ses coéquipiers qui découvrent, comme nous, ce dispositif de travail fascinant, elle parcourt avec abnégation routes désertes et vallons humides pour poser son écran blanc. Mais ce n’est pas le soubassement théorique d’une mise en abyme qui soutient le film – mais le déploiement organique, magnétique, jusqu’à l’extraordinaire, de ses plans. Magnifiquement cadré, rythmé, sonorisé, Nocturnes vibre et stridule à l’unisson du monde secret qu’il révèle. FM