Novena
(Novena)

55 ans, artisan et poète Guarani n’a jamais quitté ni ces lieux ni sa mère qu’il vient de perdre. Durant les neuf jours de prière qui accompagnent le deuil, les espoirs et les frustrations d’une existence austère ressurgissent lorsque Juan envisage de rejoindre sa soeur installée à Buenos Aires. Cette fiction au fil narratif ténu ne dissimule jamais la substance essentiellement documentaire qui la nourrit. Elle se fait rétive à toute dramaturgie explicative. Ici, les acteurs jouent leur propre rôle, portent eux-mêmes d’un plan à l’autre le drame de leur propre vie : celui de n’être pas parti chercher ailleurs meilleure fortune. C’est le réel de cette contradiction que le film d’Enrique Collar, émigrant venu au cinéma par la peinture, caresse littéralement du regard. Le film emportera le souvenir de l’attachement profond d’une communauté à sa terre mais aussi celui d’un monde indifférent aux prières et au coeur des hommes. JB