Des enfants qui jouent, un chien qui aboie jour et nuit : dans ce quartier de classe moyenne brésilienne de Recife, la vie suit son cours. L’arrivée de vigiles offrant leurs services au principal propriétaire de la rue réveille pourtant une sourde tension urbaine.
La singularité de O som ao redor est de se tenir à distance du « film à thèse » sur la paranoïa sécuritaire à l’œuvre dans de nombreuses villes d’Amérique latine. La protection et ses ambiguïtés (que veut vraiment celui qui me protège ?) est explorée dans un récit en parties concentriques, « Chiens de garde », « Gardiens de nuit » et « Gardes du corps ». La façon de filmer le voisinage fait affleurer sous le calme familial une situation potentiellement explosive : cadrages frontaux et format large épousent l’architecture anguleuse. Grilles, murs, chambres de bonnes sans fenêtres (un reste de la tradition esclavagiste) traduisent chez les propriétaires une volonté illusoire de contrôler l’autre, d’arrêter sa circulation. CG