Natif de Nanjin, Liu Jian a vendu son appartement pour financer le projet fou de ce long métrage d’animation qui lui a demandé trois ans de travail. La beauté de la ligne claire, tempérée par une palette de couleurs qui s’étend du bleu-gris au vert canard, confère un vrai cachet à ce portrait inhabituellement noir de la « glande » urbaine dont l’action se situe presqu’entièrement au clair de lune. Le générique de fin fait entendre une chanson du métro : « nous sommes les clochards du treizième wagon ! » : Piercing 1, le sourire en coin, montre l’autre face du rutilant néo-capitalisme chinois.