Robert Kramer revient au Vietnam, 23 ans après People’s war réalisé en 1969. Incertain de l’existence du temps, il enquête sur le Vietnam d’aujourd’hui en renouant avec les personnages d’hier, en filmant les figures d’un peuple vivant et en conversant avec lui-même au rythme du Je universel. Point de départ, tant son engagement contre la guerre le fit advenir : comme cinéaste, comme militant, comme homme. Film anamnèse où le passé regarde le présent et le présent le passé, Kramer se questionne et questionne le Vietnam, c’est ici une même trame clair obscure, sur ce qui demeure de la guerre ou de la grandeur du peuple vietnamien d’hier. La grandeur éblouit et frappe parfois violemment au travers de souvenirs et de quelques figures dont celle de Linda Evans, militante américaine condamnée à 40 ans de prison pour son activisme politique.
Catherine Hass