Réfugiés birmans d’origine chinoise, A-fu et son accolyte A-hong enchaînent les trafics à Bangkok. D’emblée, les cadrages et le sens du détail de Midi Z inscrivent ces « pauvres gens » dostoïevskiens dans une approche décalée du film de gangsters, gommant presque le genre sous l’hyperréalisme de situations saisies in medias res. En quatre chapitres, Poor Folk montre la façon dont un trafic en cache un autre et dont tout un système se soutient par capillarité, transformant les victimes en criminels ou en complices. Le duo parfois comique des deux protagonistes s’interrompt en effet à intervalles réguliers pour nous téléporter dans les environs poussiéreux de Dagudi, village frontalier du nord de la Thaïlande où la Birmane Sun-mei, comme de nombreuses compatriotes, tente depuis des années de partir Taiwan. On se doute que la rencontre de ces deux perdus-là n’ouvrira pas à un conte de fées. A mesure que le film avance, sa dimension documentaire s’accentue : à la cocasserie d’un univers régi par la débrouillardise se substitue insensiblement une infinie tristesse. La longueur de certains plans traduit avec mélancolie la langueur d’une vie clandestine à perpétuité.
Poor Folk
(Qiong ren, liu lian, ma yao, tou du ke)
de MIDI Z
- Titre français
Poor Folk - Titre original
Qiong ren, liu lian, ma yao, tou du ke - Scénario
Midi Z. - Photo
Midi Z. - Montage
Lin Sheng Wen, Midi Z. - Son
Chou Cheng - Musique
Sonic-Deadhorse - Interprétation
Wang Shin-Hong, Wu Ke-Xi, Zhao De-Fu, Zheng, Meng-Lan - Production
Montage Film, Seashore Image - Producteur délégué
Midi Z. - Producteur exécutif
Patrick Huang - Ventes internationales
patrick@ffe.com.tw - Support de projection
DCP - Sous-titrage
VOST électronique