Lorsque pour la première fois du film, la nuit tombe sur le quartier des plaisirs de Ginza, la voix de Keiko (une fois de plus la sublime Hideko Takamine) confesse : « J’ai toujours eu horreur de monter les escaliers. Autrefois, arrivée en haut, je priais, puis je m’efforçais de changer de visage et de prendre un air gai ». Ce sont désormais les années qui font changer le visage de Keiko. Dès lors, tout se présente à elle comme l’occasion de saisir une ultime chance : ouvrir son propre bar, payer ses dettes, se marier et ne plus vivre avec pour seul souvenir heureux celui de son mari défunt. Dans la dernière scène du film, lourdement, Keiko monte encore une fois l’escalier, change de visage pour sourire aux clients. Mais sa voix ne commente plus le film. Quatre ans plus tôt, Mizoguchi tournait dans le même quartier La Rue de la honte. Qui l’a vu ne peut oublier le dernier plan du film, le dernier de toute l’œuvre : le visage d’une jeune prostituée sans expérience, la plus jeune recrue du bordel, hélant maladroitement les hommes dans la rue en arborant un sourire aliéné. Ces « petites femmes », entendons par là sans condition, entretenaient une correspondance à travers les chefs-d’œuvre de Mizoguchi et Naruse, accédant ainsi au rang de tragédiennes ordinaires. JB
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Quand une femme monte l’escalier
(Onna ga kaidan wo agaru toki)
de Mikio NARUSE
- Japon
- 1960
- Fiction
- Noir & Blanc
- 110′
- Japonais
- Titre français
Quand une femme monte l’escalier - Titre original
Onna ga kaidan wo agaru toki - Titre international
When a Woman Ascends the Stairs - Scénario
Ryuzo KIKUSHIMA - Photo
Masao TAMAI - Son
Masao FUJIYOSHI, Nao SHIMONAGA - Musique
Toshiro MAYUZUMI - Interprétation
Keiko AWAJI, Reiko DAN, Daisuke KATO, Masayuki MORI, Tatsuya NAKADAI, Ganjiro NAKAMURA, Eitaro OZAWA, Hideko TAKAMINE - Production
Toho - Producteur délégué
Ryuzo KIKUSHIMA - Distribution
Les Acacias, Emmanuel ATLAN : e.atlan@orange.fr - Support de projection
DCP - Sous-titrage
VOSTF