Sur la célèbre musique de George Gerswhin, la caméra enregistre le rythme fou de la capitale colombienne, de jour comme de nuit, se nichant dans les rues les plus étroites comme devant de grands bâtiments modernes fraîchement construits. Véritable kaléïdoscope fou, Rapsodia en Bogotá évoque Berlin, symphonie d’une grande ville de Walter Ruttman, ou A propos de Nice de Jean Vigo. Ce n’est pas sans second degré que la culture américaine est évoquée dans le film : en chantant apparemment la grandeur de l’industrialisation et de la rapide modernisation de Bogota, le film lève le calque superficiel des grandes villes américaines et le mimétisme globalisé des années 60.
M.M.