Sans soleil
(Sans soleil)

Pour faire d’un film l’équivalent d’un pan de l’imagination de son auteur, dans laquelle on serait invité à embarquer, est-on jamais allé plus loin que Chris Marker avec Sans soleil ? Des lettres de Sandor Krasna – double de Marker – sont lues par une femme, et ces paroles déplient les images rapportées des quatre coins du monde en un jeu infini de rimes et d’échos. Épousant les contours subjectifs de la mémoire, sondant l’histoire récente et une géographie intime, le montage du film se fait véritable spirale (comme dans Vertigo), musée imaginaire des « choses qui font battre le cœur ». Dans quelle(s) dimension(s) du temps et de l’Histoire nos vies sont-elles vécues ? Ce film-somme voudrait les embrasser toutes. FM