Des « emplois 3D : dégueulasses, dangereux et dévalorisés », ainsi
Katsuya Tomita qualifie-il les postes précaires qu’occupent les
ouvriers de Saudade. Le cinéaste en sait quelque chose : chauffeur
routier pendant ses deux premiers films, il était ouvrier du bâtiment
pendant celui-ci, en partie tourné sur son lieu de travail. A travers
l’histoire de plusieurs ouvriers envoyés par des agences sur un site
« pourri », cette fiction d’une liberté de ton électrisante sonde une
identité nationale en miettes. Takeru, dont les parents se sont ruinés
au jeu de pachinko, chante sa rébellion dans un groupe de hip-hop
qui partage bientôt les scènes locales avec les nippo-brésiliens
danseurs de capoeira. Seiji, qui n’a connu que les chantiers, se sent
enfin « chez lui » lorsqu’il rencontre une Thaïlandaise ; Hosaka
revient de plusieurs années en Thaïlande… Les relations sont tendues
entre Japonais et immigrés, ce que montre avec précision chacun de
leurs parcours. Le nationalisme de certains jeunes, la toxicomanie
d’autres sont des contrecoups du désastre social. « Saudade, écrit
dans Libération Philippe Azoury, est un chantier identitaire où ceux
qui creusent leur propre tombe rencontrent ceux qui s’enfoncent à la
recherche de leurs propres fondations ». CG
Saudade
(Saudade)
- Japon
- 2011
- Fiction
- Couleur
- 167′
- Portugais, Thaï, Japonais
- HD
- Titre français
Saudade - Titre original
Saudade - Titre international
Saudade - Scénario
Toranosuke Aizawa, Katsuya Tomita - Photo
Ikuko Hirose - Montage
Katsuya Tomita, Yoshiko Takano - Son
Iwao Yamazaki - Interprétation
Wesley Bandera, Chie Kudô, Chika Kumada, shinji Miyadai - Production
KUZOKU - Ventes internationales
mail@kuzoku.com - Prix obtenus
Montgolfière d'Or F3C 2012, - Support de projection
35 mm - Ratio
1:85