Pour le touriste venu de Manille, ou de plus loin, la province d’Isabela aux Philippines est le lieu du populaire festival de Bambanti, lors duquel les productions agricoles locales sont vantées et de gigantesques épouvantails agrémentent des défilés hauts en couleur. Mais l’abondance n’est pas répartie également sur ces terres. Les conditions de vie de Belyn, déjà modestes, sont devenues critiques depuis la mort récente de son mari. Fuyant les créanciers, elle assume tant bien que mal, avec sa mère, la charge de ses trois enfants. Chaque week-end, accompagnée de son fils Popoy, la jeune femme laisse les champs de riz pour le centre-ville, où elle travaille comme blanchisseuse chez sa riche belle-sœur. Cette routine de labeur, égayée par la bonne humeur de Popoy, est bouleversée lorsque le petit garçon est accusé de vol. Zig Dulay observe certes la terrible emprise sur les esprits de la rumeur et de ses alliés, croyances et déloyauté. Mais, alors que ceux-là même qui se soucient du qu’en dira-t-on peuvent détruire sans preuve la réputation d’un « proche », il prend soin d’identifier une forme particulière de résistance : la sagesse apaisante, et bouleversante, d’un enfant.
A.G.
