Akiko et Yuka veulent oublier. Quatre écolières, Sae, Maki, Akiko et Yuka, témoins de l’enlèvement qui précède le viol et le meurtre d’une de leurs camarades, demeurent incapables d’identifier le coupable, à qui elles ont pourtant parlé. Maudites par la mère de la victime, elles voient réapparaître quinze ans plus tard dans leurs propres psychés la pulsion meurtrière qu’elles ont tue. Comme dans Kairo ou Séance, l’angoisse s’extériorise jusque dans les choix de décors – naturels, mais dont les lignes pures et les tons monochromes revêtent une forme de cruauté. Adaptant un roman de Kanae Minato, le plus « hanté » des cinéastes japonais module les tonalités – de l’horreur à la farce en passant par le mélodrame – mais aussi démultiplie l’effet domino des consciences coupables et des non-dits dévastateurs, repoussant sans cesse l’assignation de l’origine du mal.
Charlotte Garson