La belle restauration de Suzhou River, qui restitue la respiration si particulière du 16 mm, redonne toute son actualité à ce film-jalon du nouveau cinéma chinois qui déboule au tournant du millénaire, porté par les réalisateurs de la dite « 6e génération » incarnée par Jia Zhang-ke, génération assoiffée de cinéma et habile dans la prise en main des outils numériques. Suzhou River, errant au fil de multiples flux romanesques dans la mémoire de ses jeunes personnages et du cinéma, tout en visant effrontément le réel sous un aspect davantage documentaire, incarne tous ces élans neufs. C’est le deuxième film de Lou Ye, 35 ans à l’époque : quoi de mieux qu’un film de jeunesse pour réussir un film sur la jeunesse. AR
Première française de la copie restaurée