Temporada
(Temporada)

Juliana (que Grace Passô campe avec une remarquable modestie) déménage seule à Contagem, banlieue de la métropole de Belo Horizonte, pour y occuper au sein d’une petite unité de quartier un emploi de contrôleuse sanitaire dans la prévention contre la dengue. Le temps est beau, les habitants sont hospitaliers, les collègues accueillants et généreux. Mais ici, une fusillade peut éclater en plein jour, les colonies de moustiques tapies dans un recoin restent invasives, le salaire est maigre et le mari que Juliana attend donne de moins en moins de nouvelles. Le cadre solaire de Temporada dissimule une intériorité plus nuageuse, laquelle confère au second long métrage d’André Novais Oliveira une pulsation si particulière, mélodie de notes flottantes sous-tendue par un contre-thème de notes basses. Récit d’un changement de vie, d’une possible histoire de dépassement de soi, Temporada aurait bien l’air d’un feel good movie dont il ne pousse qu’en apparence le refrain. AR