Mina ne vient plus jouer sur la plage avec les enfants du village. Elle a disparu, enfermée par son père qui la cache aux yeux du monde. Car Mina est enceinte. Son amant ne peut plus « réparer ». Elle l’a tué et a enfoui son cadavre sous une montagne de sel érigée sur la plage. Son père la cloître mais son amour pour sa fille n’en devient que plus aigu.
Sa deuxième épouse, qu’on disait pourtant stérile, prend sa revanche en promenant son gros ventre dans le village. Secouée chaque nuit par des cris déchirants qui surgissent de la villa inhabitée, la petite communauté, perdue sur son bout de rocher surplombant la mer, ne tourne plus rond. Ces hurlements nocturnes étouffent les coeurs quand les secrets sont trop lourds à porter.
Mina n’abdiquera pas devant la loi de la tradition et l’amour de son père. Quand l’enfant viendra au monde, elle trouvera la force de crier sa vérité à la face du village.
« J’ai voulu raconter une histoire universelle qui touche le coeur de chacun quelle que soit sa culture ou son origine. La dissimulation n’est pas spécifique à la tradition arabe.La peur du scandale est partagée par toutes les sociétés. Ce qui m’intéresse, c’est le secret, celui entre la fille et le père, celui de la
belle-mère, celui des habitants du village qui se livrent à la contrebande.
La mer est un secret, le sel respire un secret. Alors que le cinéma arabe se montre plutôt bavard, j’ai choisi la sobriété pour ramener les spectateurs à l’essentiel, la vérité des personnages.
Je suis un peintre frustré et un écrivain frustré. Par le cinéma ,je rassemble peinture et écriture. » – Jillali Ferhati