Un havre de paix
(Hatzlila)

Au réflexe documentaire qui aurait pu s’imposer à lui, Yona Rozenkier (qui interprète lui-même Itai) a préféré un détour par la fiction pour rassembler ses deux frères, Yoel et Micha, dans le kibboutz où ils ont grandi ensemble. Si l’empreinte autobiographique du film est manifeste, elle ne lui sert jamais d’alibi. Cette virile mise en tension des liens unissant une fratrie réunie pour les obsèques de leur père se double du portrait d’une communauté rurale agonisante en bordure du Liban. La pesanteur d’un enracinement dont les valeurs se sont érodées, la menace de la guerre, la crainte d’y perdre un fils, un frère, un ami, alimentent la représentation schizophrénique d’un monde à la croisée de la communauté hippie et de l’avant-poste militaire. JB

Participation à l’atelier Produire au Sud Sderot 2016