The Inheritance

La fiction de The Inheritance relève avant tout de l’essai de reconstitution : comment tirer d’histoires et d’expériences passées – celles de l’organisation MOVE, fondée à West Philadelphia dans les années 70 et du Black Arts Movement, d’une collection de disques et autant de musiques et paroles mémorables, d’une lourde malle remplie de livres dont les pages égrainent une histoire littéraire et de la pensée afro-américaine – l’hypothèse d’un héritage où les luttes du passé régénéreraient activement celles à conduire au présent ? Hériter consisterait dès lors à impulser entre théorie de la lutte et application concrète une geste politique. Entre performances, lectures, témoignages et préparation de smoothies, Asili invente une sorte d’art du montage (il n’y s’agit plus de coller des plans mais des pans). Chacun y glisse de son rôle d’acteur à celui d’auditeur/spectateur dans une postérité affichée à La Chinoise de J-L. Godard. JB