Dans un village du Nord-Ouest de la Chine, près de la frontière mongole, Tiedan s’initie enfant à l’art du er ren tai, une forme d’opéra miniature à deux voix : amoureux d’une voisine qui pratique ce chant traditionnel, il aura dans sa vie d’adulte des liens avec chacune de ses trois filles. Hao Jie étend son récit sur plusieurs décennies des années 60 (qui voit l’interdiction de ce type de chant par Mao) aux années 80-90 où l’er ren tai s’étiole. Pour autant, le cinéaste se tient à distance de la fresque, fidèle en cela à l’esprit du genre, forme humble revendiquée comme telle. Le cinéaste intègre avec bonheur les moments chantés au récit des amours de Tiedan et porte un regard ethnographique non dénué d’humour sur une région dont il est originaire. Cette chronique de l’évolution d’une forme est aussi celle d’un mode de vie en communauté (on songe parfois à Platform de Jia Zhang-ke, dont Hao Jie fut le producteur associé). CG