L’ancienne pagode de Pékin, du haut de ses huit siècles, oppose sa blancheur immaculée au temps qui passe. L’image de ce monument sans ombre ponctue la dérive de Gu Wentong, dont les amis apprennent avec surprise le divorce. Honnête homme, poète devenu critique gastronomique, il visite des restaurants modestes et désuets en compagnie d’une jeune collègue photographe. Le dévoilement de leur relation, approfondi au fur et à mesure du récit, et les allers-retours entre la capitale chinoise et la ville côtière de Beidaihe, forment les étapes d’une errance intérieure tout en nuances, sans illusions. Sur le chemin qui mène à la réconciliation, The Shadowless Tower raconte le temps qu’il faut, entre traumatismes et retrouvailles, pour réveiller ses papilles, réapprendre le goût des mots famille, amour, maison. Le quatorzième long métrage de Zhang Lu marque son retour à la compétition du Festival des 3 Continents, neuf ans après Gyeongju. AR
Première française