Fernando Birri disait que tous les personnages de Los inundados ne sont pas dans Tire Dié mais que tous les personnages de Tire Dié se trouvent dans Los inundados. Les deux films sont de fait intimement liés, à la fois par leur sujet et leur projet, que Birri explicitait en conclusion de son « Manifeste de Santa Fe » (1964) : « se mettre face à la réalité avec une caméra et la documenter, documenter ce sous-développement ». Tire Dié, introduit comme un « film d’enquête », dépeint la géographie humaine d’une zone marginalisée de la province de Santa Fe. Si le train fait souvent figure de métaphore du cinéma, Birri en dévoile ici son revers le plus populaire en filmant des enfants qui courent après des wagons en mouvement pour quémander quelques « dié » (dix centimes), au péril de leur vie. Los inundados, écrit comme une fiction malgré une inspiration documentaire, est interprété par une troupe d’artistes ambulants et de véritables habitants. Ce long-métrage relate de manière picaresque le sort réservé aux familles victimes d’inondations, mêlant critique sociale exacerbée et moments festifs. Dans ses deux films, Birri porte une attention particulière aux gestes de la survie et à l’organisation de communautés défavorisées, utilisant sa caméra comme un outil pour rendre au peuple sa dignité, ce qui lui vaudra d’apparaître comme une voie à suivre pour le cinéma latino-américain dans L’Heure des brasiers (1968) de Fernando Solanas et Octavio Getino. CA
Tire dié
(Tire dié)
- Argentine
- 1960
- Documentaire
- Noir & Blanc
- 33′
- Espagnol
- Titre français
Tire dié - Titre original
Tire dié - Scénario
Fernando BIRRI - Photo
Fernando BIRRI - Montage
Antonio RIPOLL - Son
Mario FEZIA - Interprétation
Francisco PETRONE, Maria Rosa GALLO - Copie
Fernando Martín Peña : filmotecaba@gmail.com - Support de projection
35 mm