Toublanc
(Toublanc)

Après El limonero real de Gustavo Fontán (mention spéciale du jury) présenté l’an passé en compétition, Toublanc, le nouveau long-métrage du très actif Iván Fund, croise à nouveau sur les terres du grand écrivain argentin Juan José Saer. En apparence, deux histoires des plus déliées d’autant que leurs personnages principaux, l’inspecteur Toublanc (Nicolas Azalbert) et Clara (Maricel Alvarez), une solitaire professeur de français argentine, vivent sans se connaître leur vie à des milliers de kilomètres de distance. Mais cet éloignement est relativisé par la manière qu’à la mise en scène de construire ineffablement les intensités de leur présence dans des paysages (quels qu’ils soient) sans qualité. Ils y apparaissent comme des passagers continuellement en transit. En transcendant l’ordinaire du réel saisi dans sa plus prosaïque quotidienneté, Toublanc découvre ce qui relève dans nos vies du plus ténu romanesque. La réalité sera toujours un vêtement bien trop grand pour que nous parvenions à l’habiter. JB