A travers l’atelier Produire au Sud, le Festival des 3 Continents précise et développe son ambition première : promouvoir les jeunes talents et favoriser le développement des films de création dans les pays du Sud.
Si les cinématographies du Sud nous sont devenues familières, elles demeurent fragiles et il est nécessaire de continuer à les défendre avec détermination. Le cinéma “global” tend à aplanir les diversités culturelles au nom d’une logique autre que celle du cinéma de création.
Aider la production des films au Sud : cette question est au cœur de la démarche du Festival des 3 Continents depuis son origine. Alors que la plupart des grands festivals européens ont répondu à cette nécessité en mettant en place des marchés, des plateformes de coproduction ou des bourses d’aide, le Festival des 3 Continents a souhaité créer un espace pédagogique de dialogue et d’échange intercontinental.
L’atelier Produire au Sud n’est pas un rendez-vous permettant aux créateurs du Sud de trouver des partenaires financiers en Europe, d’autres festivals s’en chargent avec succès. Produire au Sud est le lieu qui permet aux cinéastes
du Sud de comprendre les mécanismes de la coproduction et de s’imposer sur la scène internationale comme des interlocuteurs avertis auprès de leurs collègues européens. Plus qu’une aide apportée à court terme à tel ou tel projet, le Festival des 3 Continents a l’objectif ambitieux de permettre l’émergence de véritables producteurs, capables de développer leurs projets et de défendre leur cinématographie sur la scène internationale.
Quel bilan est-il possible de dresser après 5 années d’existence ?
Un bilan à court terme, à travers des films, bien que ce ne soit pas l’objectif premier de l’atelier. Cette année, 3 films développés dans le cadre de produire au Sud ont été présentés dans les festivals internationaux : “Dis bonjour à papa” du Bolivien Fernando Vargas Villazon, “Au fil de l’eau” de la Chinoise Yu Li (Venise) et “Ecrire sur la terre” de l’Iranien Alimamad Gashemi (Venise). Un bilan à long terme : au-delà de ces réalisations ponctuelles, l’objectif du Festival des 3 continents est atteint puisque le nom des producteurs accueillis à Nantes s’inscrit au générique d’un nombre croissant de coproductions. L’utilité de Produire au Sud est aujourd’hui reconnue internationalement : à l’initiative de partenaires locaux de plus en plus sensibles aux enjeux de la production, nous avons cette année encore délocalisé l’atelier au Mexique et en Thaïlande.
Modestement, mais sans relâche, le Festival des 3 Continents continue son travail de fond en faveur des jeunes créateurs du Sud.
Elise Jalladeau
Directrice de Produire au Sud